HUMOROSITÉ
À propos de : Pensées éparses d’un rabat-joie
(Abel Castel. Max Milo Éditions)
Entrevue exclusive recueillie par R. Lepetit (L’Écho de la Fouillouse).*
R. L. – Abel Castel, vous avez écrit Les Pensées éparses d’un rabat-joie…
A. C. – Non, vous faites erreur, ce n’est pas moi !
R. L. – Des pensées vaguement drolatiques à ce qu’on raconte…
A. C. – Ce n’est pas moi, je vous dis : je ne suis pas d’humour à plaisanter !
R. L. – Ne niez pas, on a vos empreintes…
A. C. – J’aurais dû prendre des gants…
R. L. – Oui, mais ce n’est pas votre style !
A. C. – Ou publier sous l’imperméable.
R. L. – De toutes façons, avec votre tête de rabat-joie !…
A. C. – Ça se voit tant que ça ? Je comprends mieux pourquoi l’éditeur insistait pour le titre.
R. L. – Il a bien fait ! C’est peu de dire que pour la rigolade, vous n’avez pas la tête de l’emploi !
A. C. – L’humour est une chose trop sérieuse pour être confiée à des amuseurs !!
R. L. – D’ordinaire, je n’attaque jamais le physique – mais là, vous n’espérez tout de même pas nous faire rire avec votre mine de chien battu sans collier !
A. C. – Vous ne savez pas ce que c’est, pour un jeune homme impeccablement grave et sérieux, de découvrir brutalement… qu’il n’est pas comme les autres. Quel désarroi quand j’ai eu la révélation de mon humour !
R. L. – Pardonnez ma maladresse : je ne voulais pas blesser votre humour propre. Ça n’a pas dû être drôle tous les jours !
A. C. – J’ai tout fait pour le cacher à mon entourage – et surtout à mes parents qui ne l’auraient pas supporté. Ce n’était pourtant pas l’envie qui me manquait de tout « déballer » !
R. L. – Et à présent que vos parents sont décédés, que vos proches se sont éloignés, Abel, vous publiez Les Pensées éparses d’un rabat-joie, comme un tonitruant « Laissez-moi rire ! ».
A. C. – En effet, aujourd’hui, je laisse éclater mon rire : je fais mon comique-out : « Car c’est bien la nature qui Est seule responsable si Je suis un humo… Comme ils disent. »**
R. L. – Abel Castel, merci pour cette leçon de courage en espérant qu’elle incitera tous les amuseurs pudiques à vivre leur humour au grand jour ! Et nous ne manquerons pas de vous retrouver le vendredi 19 juin, à partir de 15 heures, à l’Espace Culturel Pierre Bachelet d’Andrézieux-Bouthéon, pour une sympathique et joviale séance de dédicaces. Gageons que cette après-midi n’engendrera pas la mélancolie…
A. C. – Ah ! la mélancolie !…
* (Pierre Desproges, Les sept erreurs, Chroniques de la haine ordinaire)
** (D’après Charles Aznavour, Comme ils disent)